À partir de quand faut-il s’inquiéter de la surchauffe d’un bâtiment tertiaire ? Quels sont les facteurs aggravant et les solutions à mettre en place pour rafraîchir efficacement ces locaux ?
Température ambiante : les obligations des entreprises
Dans les environnements professionnels, l’INRS préconise une température inférieure à 30°C pour les activités sédentaires, et inférieure à 28°C pour les salariés qui fournissent un effort physique.
Le respect de ces seuils réduit les risques de déshydratation et de coups de chaleur. Au-delà des températures recommandées, la santé des employés et la productivité de l’entreprise sont en jeu.
Pour remplir ses obligations, l’employeur doit identifier les causes de la surchauffe et mettre en place des solutions appropriées : organisation du travail, performances du bâtiment, efficacité des équipements… Les leviers sont nombreux et doivent souvent être déployés de concert pour obtenir des résultats probants.
Pour les professionnels de la construction et les industriels, il faut aussi penser aux chantiers de travaux en extérieur, et à la proximité des machines pouvant être à l’origine d’apports de chaleur importants.
Surchauffe des bâtiments tertiaires : les facteurs aggravants
En l’absence de solution, la surchauffe des bâtiments tertiaires est amenée à s’aggraver, et ce, en raison de deux grands facteurs. Tout d’abord, les épisodes de canicule gagnent en intensité et tendent à se multiplier d’année en année. Ensuite, les effets de ce phénomène sont accentués par les îlots de chaleur urbains, où la rencontre du rayonnement solaire et des surfaces bétonnées et vitrées créent un effet bouilloire.
Les bâtiments tertiaires construits sur des zones fortement artificialisées sont plus exposés à la surchauffe en été. Si, de surcroît, leur construction est antérieure aux réglementations thermiques les plus exigeantes, l’inconfort estival est inévitable.
Ajoutez à cela le fonctionnement d’équipements émetteurs en chaleur et vous obtenez une véritable cocotte-minute durant les mois les plus chauds de l’année. Cela concerne les bâtiments industriels, auxquels on pense immédiatement, mais aussi les bureaux : un parc informatique émet de la chaleur en continu, ce qui contribue à augmenter la température ambiante.
Stratégies de prévention de la surchauffe des bâtiments tertiaires
Pour éviter la surchauffe des bâtiments tertiaires, il faut agir à tous les niveaux.
L’introduction du végétal dans l’environnement direct du local permet d’atténuer l’effet îlot de chaleur en créant de l’ombre et en améliorant la régulation hygrothermique sur la zone.
L’isolation thermique des murs, des vitrages et de la toiture contribuent à ralentir la diffusion de la chaleur extérieure vers les espaces intérieurs professionnels. Le revêtement externe compte aussi, comme l’illustre l’efficacité des peintures réfléchissantes pour toiture cool roof qui réduisent la surchauffe des bâtiments tertiaires exposés au soleil.
Le calorifugeage des tuyaux transportant des fluides chauds est encore un autre moyen d’agir sur les apports de chaleur indésirable dans les espaces intérieurs de travail. Il est aussi possible de favoriser les apports d’air frais avec une installation géothermique par exemple.
Enfin, une bonne gestion de l’organisation et de l’environnement de travail peut aider à maintenir des conditions d’exercice idéales. Cela passe par le pilotage intelligent des protections solaire ou encore par l’adaptation des horaires afin de maximiser la présence aux heures les moins chaudes de la journée. On peut aussi imaginer une occupation de l’espace en fonction de l’orientation des façades en privilégiant les pièces orientées nord l’après-midi.
La problématique de la surchauffe dans les bâtiments tertiaires peut ainsi être adressée grâce à des travaux lourds, mais aussi au moyen d’une stratégie organisationnelle simple et rapide à mettre en place avant l’été.