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Tapis dans l’ombre, les tuyaux sont les grands oubliés de l’isolation thermique. Pourtant, au même titre que les murs, les toitures et les planchers bas, le réseau hydraulique est une source de déperditions thermiques importante dans le bâtiment. Voyons comment mettre en œuvre l’isolation des canalisations et prolonger sa durée de vie.  

Rappels sur le calorifugeage  

Le calorifugeage est une action d’isolation qui vise les réseaux hydrauliques chaud et froid du bâtiment. Il peut également s’appliquer aux équipements industriels, mais la logique est partout la même : réduire les échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur du conduit.  

Qu’est-ce que le calorifugeage ?  

Le calorifugeage permet d’agir sur les flux de calories entre une portion de canalisation et le volume dans lequel elle se trouve. Les tuyaux nus constituent une zone d’échanges thermiques proportionnels à la différence de température entre le fluide transporté et l’air ambiant.  

Les tuyaux d’eau chaude qui alimentent le bâtiment en chauffage et en eau chaude sanitaire (ESC) perdent des quantités de chaleur importantes en traversant des volumes non chauffés en hiver.  

Les canalisations du réseau d’eau froide vont quant à elles gagner des calories en passant par des espaces surchauffés, confinés, mal ventilés… Le volume chaud transmet naturellement ses calories aux canalisations non isolées.  

Le calorifugeage permet de traiter ces deux situations de gaspillage d’énergie et de ressources.  

Quels sont les gains énergétiques attendus ?  

Selon les installations et les écarts de température observés, le gain de performance après une opération d’isolation des tuyauteries d’eau chaude peut aller jusqu’à 15 %. Dans tous les cas, l’impact n’est pas négligeable et augmente avec la distance parcourue par le réseau dans des volumes non chauffés.  

Du côté du réseau d’eau froide, le gain d’énergie s’évalue différemment. Prenons une copropriété d’une dizaine de logements. Lorsque les occupants ouvrent le robinet d’eau froide, la température du fluide est généralement d’une petite dizaine de degrés. Si les canalisations sont exposées à une chaleur importante en fin de parcours, l’utilisateur obtient une eau plus chaude qu’à l’accoutumée. Il doit alors laisser couler l’eau froide jusqu’à obtenir la température attendue. Ce qui représente un gaspillage de ressource inutile. Cela vaut aussi pour l’eau chaude. Les tuyaux calorifugés permettent d’obtenir de l’eau chaude plus rapidement pour différents usages.  

Quelle est la durée de vie du calorifugeage ?  

La durée de vie du calorifugeage est liée au matériau isolant choisi pour l’opération et aux conditions de mise en œuvre des coquilles isolantes.  

Pour le réseau hydraulique froid, la couche d’isolant thermique est complétée d’une membrane pare-vapeur. Sur une canalisation d’eau chaude, l’isolant est recouvert d’une protection mécanique.  

Le calorifugeage protège les canalisations pendant plusieurs dizaines d’années. Les fiches d’opération standardisées prévoient une durée de vie conditionnelle de 30 ans pour le calorifugeage des réseaux de chaleur. 

 

Comment entretenir et allonger la durée de vie des canalisations calorifugées ?  

Optimiser la durée de vie des canalisations calorifugées commence par quelques précautions d’installation. Pas question d’isoler des tuyaux défectueux ou en proie à la corrosion. L’étanchéité des canalisations doit être vérifiée et un traitement anti-corrosion appliqué avant d’enfermer le tuyau dans sa coquille isolante. 

Une fois l’ouvrage achevé, le propriétaire de l’installation doit s’assurer de son entretien régulier et surveiller l’apparition d’éventuels défauts.  Sur une installation de chauffage, la maintenance de l’équipement de production d’eau chaude est aussi l’occasion de vérifier l’état du calorifugeage.  

En dehors des opérations régulières de contrôle, toute déformation ou perforation justifie l’intervention d’un professionnel. Certains événements impliquent le retrait et le remplacement de l’isolant endommagé. Par exemple, si l’isolant a été mouillé, il doit impérativement être remplacé.  

Calorifugeage vieillissant ou mal entretenu, quels sont les risques ?  

Un calorifugeage performant doit être préservé de toute dégradation. Chaque défaut constitue un point d’échange thermique entre l’intérieur et l’extérieur de la canalisation.  

Quels sont les signes d’un calorifugeage vieillissant ou détérioré ?  

Le calorifugeage n’est pas éternel et se dégrade progressivement avec le temps. Arrivé au bout de son cycle de vie, l’ouvrage doit être retiré et l’opération renouvelée. L’isolation des tuyauteries peut aussi souffrir d’une usure prématurée. Celle-ci est normalement décelée au cours des opérations de maintenance et de vérification.  

Dans tous les cas, les défauts observés ont un point commun : la rupture de la continuité de l’isolation. Le matériau isolant est déchiré, perforé, coupé sur un ou plusieurs points singuliers. Il peut également s’agir d’un large retrait de matière sur toute une partie de la canalisation. Dès lors, le calorifugeage ne remplit plus sa mission de protection depuis la source de production jusqu’aux émetteurs.  

Conséquences d’un défaut de calorifugeage non traité  

Plus les défauts sont nombreux et importants plus l’impact sera ressenti du point de vue du confort thermique, du confort d’usage et de la consommation en énergie.  

Si vous ne remplacez pas un calorifugeage vieillissant ou que vous passez à côté d’un désordre naissant sur une isolation plus récente, vous risquez de retrouver les niveaux de consommation excessifs enregistrés avant les travaux.